Mon Âme Sœur
Interview de Catherine Goujart-Delambre, directrice et fondatrice de l’association Mon Âme Sœur
Est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter en quelques mots ?
Bien sûr, je suis la présidente de l'association Mon Âme Sœur. Par ailleurs, je travaille en tant qu' APSH, accompagnante de personnes en situation de handicap, dans une école.
De plus, j'effectue également des missions de garde à domicile. Pour finir je travaille aussi avec des adolescents au sein même de mon association Mon Âme Soeur.
Quel est votre rôle dans l’association ?
J’ai créé cette association il y a 6 ans avec ma meilleure amie, Katie, qui a été victime et que j’ai donc aidé à s’en sortir. Seulement 7 mois après ma fille a également été victime, avec Katie on s’est dit qu’il fallait qu’on crée quelque chose alors on est un peu parti à l’aveuglette parce que ce n’est pas du tout nos métiers de prédilections, on ne travaillait initialement pas du tout dans ce cadre là. Ensuite des gens nous ont fait confiance, nous ont aidé et Mon Âme Soeur est vraiment né.
Dans l'association, c'est moi qui gère presque tout ; je m’occupe de distribuer les rôles de chacun des bénévoles, ce genre de chose. Mais surtout je suis le premier contact des victimes, je les reçois, les oriente. Ensuite s' il y a des suivis je vais décider qui va récupérer le dossier derrière et qui va le suivre.
Les missions de l’association ?
Les missions générales de l’association sont variées, mais elles consistent toutes à répondre à la question suivante : que peut-on apporter aux victimes ?
En effet, cela dépend de leur parcours et d’où elles en sont. On ne s’occupe pas seulement des femmes victimes mais aussi des hommes victimes et bien sûr des enfants qui sont très souvent co-victimes quand ils ne le sont pas eux-même.
Au sein de l’association il y a sept avocates bénévoles, elles y effectuent des permanences le samedi, répondent à toutes les urgences et elles nous conseillent, nous et les victimes.
On travaille également avec deux psychologues : Anne reçoit principalement les enfants et Laurianne travaille plus avec les adultes. Anne vient une fois par mois et Laurianne est arrivée au début du confinement donc elle l’a surtout fait en visio.
Plus régulièrement, on travaille avec également deux éducatrices spécialisées qui prennent les dossiers en “seconde main”, une fois qu’ils ont été vus au moins une première fois.
On essaie ainsi d’apporter un appui maximum : juridique, psychologique, on peut venir en aide au niveau vestimentaire, alimentaire, tout ce qui est aide matérielle. On peut prêter des téléphones avec des cartes prépayées, donner tout ce qui est puériculture ; en gros, tout ce dont on peut avoir besoin quand on part.
On fournit également dans les comissariats du Val d’Oise, où une intervenante sociale ou une aide sociale est disponible, des kit d’urgence femme, enfant et homme.
Campagne ?
Nous on a très peu de financement public. Faut savoir que sur l’année dernière on a eu en tout 7000 euros de financement.
Avant pour compenser on faisait des soirées dansantes, on vendait des produits sur le marché de noël ; à la fois pour se faire connaître mais aussi pour éventuellement trouver de nouveaux partenaires et surtout les ventes liées à ces événements nous finançaient.
Evidemment avec le covid cela n’a pas été possible du coup on a dû trouver des alternatives : on a crée, sur facebook, une boutique 0 déchets à l’issu d’ateliers créatifs organisés pour les victimes - il y a les victimes et les bénévoles qui créent - qu’elles cousent ou qu’elles coupent le tissus : on partage les tâches.
Je viens également de relancer une cagnotte en ligne : l'argent récolté permet aussi de payer des nuits d'hôtel quand il n’y a plus de solution d'hébergement, on essaie d’octroyer 3 nuits d'hôtel.
Pour nous financer, il y a également le système d’adhérents, tout le monde peut être adhérent c’est une manière de soutenir. Il s’agit de payer un minimum de dix euros par an, ils sont entre 40 et 60 chez Mon Âme Soeur. Cela peut être des anciennes victimes mais celles-ci ne sont jamais soumises à paiement, très souvent elles veulent payer après un rendez-vous, un entretien, mais jamais nous les faisons payer.
Nous réalisons également des appels aux dons, par exemple les couches pendant le confinement ou de l'alimentation de manière plus générale. Mais c’est surtout une question de besoins, en ce moment on ne fait plus d’appel aux dons de vêtements par exemple parce qu’on en a un local plein de 40m2.
Il y aussi des grosses structures comme IKEA qui nous soutiennent. Pendant le confinement nous y sommes allés récupérer toutes les plantes puis on a lancé une cagnotte en ligne, un don égal une plante. Et comme ça on a récupéré 5000 euros.
Ainsi nous fonctionnons beaucoup sur les réseaux. Effectivement on a fait le choix de ne pas passer par les fonds publics en priorité car c’est une gestion très compliquée, soumise à pleins de règles et qui prend énormément de temps, et c’est exactement ce dont on manque, du temps.
Alors du coup on travaille beaucoup sur du partenariat : en gendarmerie par exemple, des intervenantes nous appellent pour des familles qui n’ont pas de solution pour des aides alimentaires ou des vêtements.
Par exemple il y a seulement deux jours on a du trouver une solution à 23h pour une femme et ses trois enfants qui n’avaient nul part où dormir, sans avoir mangé... Une intervenante de la gendarmerie nous a appelé et on a trouvé une solution : cela fonctionne comme un véritable échange de services.
Tout ce système d’échanges, cela se construit également grâce à des victimes qui rejoignent l’association : elles apportent leurs expériences et leurs vécus.
Comment gérer ?
Moi j’ai un peu plus de détachement, pas vraiment de détachement mais puisque je n’ai pas été victime mais maman de victime cela me donne un peu de recul.
Il est nécessaire d’avoir de l’empathie quand on rencontre des victimes mais si on pleure avec elles cela ne va pas fonctionner.
Il faut trouver les mots justes, nous on cache jamais les choses : on va leur dire que cela va être très difficile, compliqué : elle quitte leur maison parfois un toit, un confort important qu’elles doivent laisser derrière elles.
Même quand on les loge dans l'hôtel du 115 ça va être terrible. Cet hébergement de secours ne dispose que de lits dans les chambres, que des draps housses, pas de couverture, sont remplis de cafards.. non pas de papier toilettes. Autant vous dire qu' en ces temps de covid cela n’est pas très sécuritaire vis à vis de la maladie non plus.
J’y ai envoyé une dame et ses enfants de 4 et 6 ans il n’y a pas très longtemps. Quand la prise en charge se termine, si il y a des enfants elle est reconduite mais il se peut qu’il se passe plusieurs heures entre la fin de la première prise en charge et sa reconduite.
L'hôtelier, systématiquement et tous les mois rentre dans la chambre, réveille les enfants, prend les affaires, et les jette dehors.
Plusieurs fois je l’ai récupéré cette femme et ses enfants, à l’arret de bus en pleurs avec les deux enfants en pyjama alors qu’elle supplie l’hotel, et qu’elle dit que de toute facon ils auront la prolongation, d’attendre 12h...
Plus encore, tous les jours cette femme leve ses enfants à 5 heures du matin pour aller à l’école : on se fiche du savoir où les enfant sont scolarisés quand des logements d’urgence leurs sont proposés. On ne discute pas, si vous ne rentrez pas une nuit, on vous prend l’hébergement.
C’est des choses qu’il faut dire, on leur dit également que dans les procédures il faut être prêt à entendre les mensonges de l’ex conjoint.
Il y a pas bcp de monde qui explique vraiment la procédure, ce qu’on risque, ce qu’il va se passer. Il y a besoin d’entourer ces gens, absolument.
Après il faut pas non plus les materner mais leur dire la réalité des choses parce que
il y en a qui font demi tour, préférant que leur enfant soit au chaud et qu'il puisse aller à l’école, on préfère prendre des coups plutôt que ses enfants prennent des coups.
Cela souvent les gens ne le comprennent pas, et en réalité tant que l’on ne l’a pas vu on ne peut pas vraiment s’en rendre compte.
Par exemple, j’ai aidé une jeune femme de 20 ans, un peu naive et le seul hébergement qu’on lui a trouvé c’est dans un gymnase, où il y avait des sdf alcoolisés qui lui on “sauté” dessus. Elle est partie de là en courant, du coup on lui a payé une nuit d'hôtel mais elle a fini par rentrer à son ancien domicile car c’était au-dessus de ces forces. Quand on a 20 ans c’est compliqué d’avoir des aides elle sentait que ça allait être trop compliqué..
J’ai remarqué les options "quittez le site” ou “effacer l’historique sur le site, est-ce que c’est quelque chose que l’on vous a réclamé ?
On a installé ces boutons tout de suite quand on a construit le site (cela ne s’est pas fait au début). Et cela est plus que nécessaire, souvent les victimes se font fouiller dans leurs téléphones etc : il ne faut donc pas qu’il y est de trace.
C’est aussi pour cette raison que lorsqu’on appelle le numéro de l’association on tombe sur mon répondeur.
Est-ce que cela vous est déjà arrivé d’être confronté à des auteurs ?
Bien sûr on a déjà eu des avocats et des auteurs au téléphone.
Si les auteurs peuvent appeler sur le numéro, l’adresse du local, lui, n’est mentionné nulle part. Sur le site c’est l’adresse postale.
C’est une précaution que l’on a choisi de prendre pour éviter, par exemple, qu'un auteur vienne chercher une victime. Mais bien sûr, même au local on a une sortie de secour au cas où. En priorité c’est pour faire attention aux victimes mais aussi aux membres de l’association.
On a déjà été menacé et heureusement ce n’est pas quelque chose qui nous arrête, on sait pourquoi on le fait et donc cela ne nous arrête pas.
Communiquez-vous avec d’autres associations luttant contre les violences conjugales ?
Malheureusement plus les associations se multiplient plus les subventions diminuent donc c’est un peu la “guerre”. Il est extrêmement dur de communiquer avec les autres associations et ça serait vous mentir de vous dire que nous le faisons et le peu de fois où l’on a essayé cela n’a pas marché.
Une autre association lutte contre les violences conjugales dans la même ville que nous, mais, celle-ci nous bloque car c’est une véritable institution : le département leur octroie 91 0000 euros de financement et nous en donne seulement 2000.
Ainsi au vue de l’ampleur de cette association, on manque de visibilité et c’est dommage car nous n’avons pas la même approche, on ne fournit pas les mêmes choses et il ne devrait donc pas y avoir de concurrence.
Mais nous on a pas le temps à perdre en bagarres inutiles, on met une croix sur les subventions publiques et c’est tout.
Le fait que l’on soit une petite association nous permet aussi une plus grande réactivité.
Officieusement la dame qu’on a prise en charge il y a deux jours avec ses enfants, l’autre association ne l’aurait pas pris en charge le petit de 15 ans car il est potentiellement futur auteur. Aussi on leur demande de ne pas venir avec leurs enfants pendant les rendez-vous mais où est-ce qu' elles les laissent en attendant ?
Après nous on a un numéro d'appel 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ; moi ma fille m’avait appelé à 2h du matin je n'ai pas répondu. Jamais plus ça sonnera dans le vide.
Et pour autant, avec ce service de totale disponibilité, les victimes savent qui on est et évitent donc de nous appeler en pleine nuit.
Si il y a un danger imminent on leur dit qu’il faut appeler le 17.
Mais surtout le fait qu’on soit tout le temps disponible c’est aussi pour pouvoir discuter avec elles quand elles n’ont pas le moral.
Comment vous aider ?
Alors au niveau des dons alimentaires on a fait ce qu’il faut puisqu’on a fait une collecte et on a constitué une banque alimentaire.
Mais en ce moment on a une cagnotte pour payer des nuits, le 115 étant saturé.
On a trouvé un tout petit hôtel qui nous ferait des chambres à 30 euros, et le monsieur serait prêt à mettre des micro-ondes, on essaie des partenariats et on ne désespère pas !
Aujourd'hui une petite entreprise pas connue nous a appelé pour savoir comment faire un don.
Pourquoi mon âme soeur ?
C’est ma meilleure amie qui m’avait dit : t’es mon âme sœur tu m’as sauvé la vie, sans toi je serai morte. A cette époque là elle était en campagne municipale, on a commencé à penser à l'association puis ma fille a été victime très vite après et on a donc déposé le statut de l’association.
Comment vous mesurez l’ampleur des dégâts ?
En terme de chiffre, de notre association, on voit les choses évoluer.
Les deux premières années on avait seulement 12 dossiers par an, pour 73 la troisième année, 122 la quatrième, 99 l’année passée et 185 cette année.
Pensez-vous que les victimes parlent davantage ?
Je ne sais même pas.
Il faut toucher les gens ; on le fait lorsque l’on organise des soirées par exemple. Des victimes viennent et veulent parler devant les gens. Quand on connaît des gens, quand on entend des victimes, quand on y fait face, on se rend compte que cela se passe réellement et qu’il y a des victimes.
Quand vous avez une jeune femme qui a été élevé dans l’amour et parce qu’elle a mit la fourhcette du mauvais coté de l’assiette, se fait passer à tabac pendant d’heures… quand elles décrivent la vérité de ce qu’elles ont vécu, là on touche des gens.
Si l’on ne touche personne on y arrivera jamais.
Interview de Françoise de l’association Mon Âme Sœur
Est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Françoise, j'ai 55 ans et je suis dans l’association Mon Âme Soeur depuis peu de temps.
J’ai poussé la porte pour proposer mon aide dix jours avant le premier confinement. J’ai souhaité les aider parce que j’ai un lourd passé dans le monde associatif, il y a 5 ans je me suis convertie dans la restauration et comme ma petite entreprise commençait à marcher, je me suis dis en 2020 que j'avais peut être des compétences qui pouvaient servir dans l’associatif.
Je voulais travailler dans l’aide autour des femmes, je n’avais pas d’idées précises mais l’afflux d’informations autour des violences faites aux femmes dans les médias et sur les réseaux sociaux est tellement insupportable. Alors j’ai postulé dans cette association, Mon Âme Soeur qui n’est pas loin de chez moi.
Je suis tout de suite rentrée dans le bain, avec la gestion du covid et donc de l’aide alimentaire et plus encore. Cela a pris une tournure très concrète très vite.
Quel est votre rôle dans l’association ?
Initialement j’ai proposé mon aide pour rechercher des financements, pour toute la partie administrative puisque je connaissais le monde associatif et savait que c’était souvent pour cela qu’on manquait de temps.
Mais je suis aussi touche à tout avec Catherine pour faire une grande partie des tâches administratives et de gestion, tous les trucs pénibles que personne ne veut faire c’est plutôt vers moi que cela revient en général.
Pouvez-vous décrire vos missions ?
Il va s’agir, par exemple, de faire en sorte que les personnes qui font des dons vont pouvoir bénéficier d’un reçu fiscal, c’est une démarche lourde qui demande dix documents annexes à fournir mais qui est plus que nécessaire pour l’association qui peut ainsi afficher que ces dons sont déductibles des impôts. Cela va alors changer la donne dans les financements ensuite.
Aussi on veut changer le siège social de l’association, qui est pour l’instant, au domicile de la vice présidente, il faut le transférer tout en ne divulguant pas l’adresse pour des questions de sécurité.
Il y aussi la recherche de financement, pour se faire on doit constituer des dossiers de recherches ; à chaque fois il faut expliquer les missions de l’association, rentrer dans le cadre en annonçant des appels à projets, ajustant les budgets : toutes cette partie, qu’ils soit publiques ou privée que je travaille beaucoup avec la présidente.
Récemment on a fait ces démarches auprès de la région Ile-de-France, de la préfecture, mais aussi de fondations privées qu’on essaie aussi de contacter de nous-même.
Parfois on travaille avec des fondations qui affichent des critères qui ne rentrent pas forcément pile dans nos missions mais on sent qu’il y a, en ce moment, une intention particulière pour la lutte contre les violences conjugales.
C’est le cas de la fondation SFR par exemple, c’est notre lutte qui est à leurs yeux, plus importante qu’autre chose. Habituellement ils apportent leur soutien en équipant des locaux associatifs, en changeant le matériel.
Mais si on s’est rapproché d’eux c’est pour répondre à un besoin imminent d’équiper les victimes de bracelets d’alerte, de cartes de téléphones prépayés ou de téléphones prépayés ; pour les joindre mais aussi pour qu’elles puissent avoir quelques démarches indépendantes.
On avait déjà pu tester le bracelet d’alerte App Elles qui n’était pas si fiable que ça, ainsi on recherchait d’autres systèmes.
Il y a notamment une entreprise qui a développé un bouton carré, “mon shérif”, qui permet non seulement de signifier qu’on est en danger mais aussi de déclencher un enregistrement éligible ensuite lors des démarches judiciaires.
Avez-vous un message pour nos lecteurs ?
En étant face à la réalité du parcours qui attend une victime qui un jour se dit stop et se décide à faire stopper ces violences là, le mot victime c’est une étiquette qui n’a plus beaucoup de sens rapidement : ce sont des guerrières ces femmes, elles supportent des choses incroyables.
Elles ont une véritable énergie pour se battre dans la durée et réaliser un véritable parcours de la combattante.
Cette image du mot victime, on imagine quelqu'un le dos courbé, qui rase les murs… Certes cela peut être une réalité quand on les rencontre à un moment mais clairement ce sont des battantes, ce sont des guerrières et c’est cette image positive que j’ai d’elles. Bien sûr ces épreuves sont gravées en elle mais notre regard bascule rapidement vers de l'admiration pour leur force.
Non seulement elles se battent pour elle mais aussi pour toujours faire en sorte que les enfants soient épargnés, qu’ils aient la vie plus facile.
Même quand elles arrivent la première fois, ce n’est pas vraiment un regard de pitié mais plutôt d’effrois qui est tout le temps insupportable. Mais très vite cet effroi se transforme en admiration, d’avoir supporter cela mais aussi de faire cette démarche très longue, de toujours rebondir, de s’accrocher et de repartir : c’est impressionnant.
Dans l'association il y a une partie des bénévoles qui sont maman de victimes ou victimes, moi c’est pas mon cas, et moi quand on en parle ce qui me vient à l’esprit c’est que j’ai de la chance de ne pas l’avoir été.
Mais cela ne devrait pas être une chance. Le fait de se dire comment est ce qu'avec le regard sociétal, l’éducation ou autres : comment je peux penser que c’est une chance ? Cela devrait être une normalité.. C’est mal exprimé mais c’est ce que je ressens face à ces situations complètement anormales : la normalité ne devrait pas être considérée comme une chance.
Comment aider ?
https://www.facebook.com/Mon-âme-soeur-zéro-déchet-101540965112083
https://www.helloasso.com/associations/mon-ame-soeur/collectes/aide-aux-victimes-1
A consulter
https://www.facebook.com/monamesoeur95/videos/676548899586052/
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